À PROPOS
Pourquoi tu fais ça Samy ?
Créer est devenu un besoin.
J’avais 25 ans, je vivais dans un monde inhabitable, j’avais l’impression fausse d’avoir déjà tout vécu.
Je ne me voyais pas devenir prof. Dans l’acte de créer il y a quelque chose de vivant, un vivant que je ne trouvais pas ailleurs.
L’art est un langage que je m’invente, il me permet d’aller vers un endroit de respiration avec les yeux.
Pourquoi des poules ?
Si je me suis dirigé vers les volatiles, c’est surtout parce que je ne décide pas tout d’elles, elles décident leur posture. Lorsque je fixe leurs pattes et cherche un point d’équilibre, c’est leur gravité qui a le dernier mot. Elles sont dans un équilibre précaire, certaines sont en marche comme des sculptures de Giacometti qui assumeraient le dérisoire de l’humour et de la couleur.
Je ne sais pas à quoi elles pensent mais je sais que chacune pense à quelque chose de différent.
Le chapeau est souvent un prolongement de cette pensée.
Je crée des chapeaux indépendamment des poules, je fais des essayages jusqu’à ce que la rencontre se fasse.
Pourquoi cette envie de partager ?
Comme disait Malraux, « L’art est le plus court chemin de l’homme à l’homme ».
Pour moi, l’art est une simplification et une solution pour établir un contact le plus juste avec les autres. Un moyen simple et évident d’entrer en relation avec l’autre.
Mes ateliers ne sont pas là pour transmettre un savoir ou un savoir-faire mais ils sont des temps pour vivre une rencontre avec des matériaux et pour laisser venir l’imprévu.
Ce qui me plait, c’est de voir l’autre s’emparer de mes matériaux et de mes outils et de les traiter différemment de moi.
L’essentiel de ma présence est de permettre de se dégager d’une obligation de résultat, de sortir de la posture de maitrise. Ensemble, nous partons à l’aventure et je suis là pour la technique et pour rappeler de laisser ouvert le champ des possibles.